La gazette du carbonePour un arsenal juridique décarbonant |
![]() |
Chaque semaine, nos propositions tirées de l’expertise du Shift Project pour intégrer les enjeux climatiques au débat parlementaire.
2021 | Semaine 25Si nous vous disons réseaux, vous pensez réseaux numériques ? Réseaux électriques ? Réseaux ferroviaires ? Pour ce numéro, on décortique ce qui fait, ou ne fait pas, la résilience de ces trois infrastructures. |
Notre sélection de la semaine |
Plan d'action Climat - Plan de programmation des ressources minérales : Les réseaux électriques
Pour des choix d’investissements cohérents avec les ambitions de la Stratégie Nationale Bas Carbone Suite à notre lecture du Plan d’Action Climat du Ministère de la transition écologique, nous nous intéressons au second volet du Plan de programmation des ressources minérales, dédié aux réseaux électriques. Souvent oubliés des réflexions stratégiques, ils sont pourtant un élément-clef qui conditionnent la réussite de la transition bas-carbone. Le plan de programmation porte sur quatre familles de technologies : photovoltaïque, stockage stationnaire et réseaux (y compris réseaux intelligents), mobilité bas carbone et éolien. Celles-ci ont été retenues car la transition bas carbone va se traduire par une électrification massive de l’économie. Le plan doit permettre de :
Le rapport met en évidence le changement de paradigme lié à l’introduction des énergies renouvelables dans le mix énergétique, dans un contexte où la consommation d’électricité est susceptible d’augmenter en raison d’un transfert des usages. L’analyse prospective des mécanismes d’adaptation nécessaires à la gestion de la variabilité offre-demande est assez détaillée. Bien que les connaissances sur les ressources nécessaires aux smart-grids soient lacunaires, ces projections permettent d’anticiper d’importants besoins en matières (gallium, tantale et germanium) au-delà de 2030-2035, période charnière dans un scénario d’intégration croissante des énergies non pilotables. Si le développement des smart-grids adossé à un renforcement de l’architecture existante doit initialement assurer l’essentiel de la régulation, notamment en passant d’une maintenance curative à une maintenance préventive, le déploiement massif de nouvelles infrastructures et de capacités de flexibilité, dont le stockage stationnaire, s’avérera ensuite indispensable. Pour l’avenir du réseau il serait utile de préconiser une collaboration plus étroite entre RTE et Enedis car le rapport précise bien qu’Enedis ne dispose pas d’un plan pour l’adaptation du réseau. Il s’agira de renforcer l’articulation entre les 2 acteurs pour garantir le fonctionnement du réseau s’il y a intégration des énergies renouvelables. Par ailleurs, les risques climatiques pesant sur l’accès aux matières premières ne sont ni évoqué, ni pris en compte, ce qui fragilise potentiellement les scénarios envisagés. Il conviendrait d’inclure de manière systématique ces considérations dans les études prospectives et les décisions d’investissement. Cette recommandation rejoint la position du Shift Project pour l’élaboration d’une stratégie long terme du système électrique dans la SNBC et fait écho au rapport du Sénat sur la mise en application de la loi Énergie et Climat. Dans ce domaine, la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie est cruciale et les discussions pour la période 2028-2033 démarrent dès 2021 ! Liens utiles : |
Nos dernières actions |
Proposition de loi - Réduire l’Empreinte Environnementale du Numérique - Les 23 amendements du Shift ProjectProposition portée par Patrick CHAIZE, Guillaume CHEVROLLIER, Jean-Michel HOULLEGATTE, Hervé MAUREY, Jean-François LONGEOT, Didier MANDELLI, Joël BIGOT, Ronan DANTEC, Guillaume GONTARD, Mme Nadia SOLLOGOUB, M. Patrick KANNER, Mme Catherine DEROCHE, etc. Afin de renforcer le texte de loi Réduire l’Empreinte Environnementale du Numérique (REEN), le Shift Project a rédigé 23 amendements qui ont été portés par plusieurs groupes parlementaires. En 5 chapitres, voici le résumé des amendements – (Titre alternatif : “Petit panorama d’un monde meilleur”) :
Liens utiles : |
Questions émissions |
L'enjeu de l'entretien des lignes de fret ferroviaireQuestions émissions Mme Blandine Brocard - Modem (Rhône) La question est loin d’être triviale, les réponses varient beaucoup en fonction du contexte et le tableau n’est pas favorable au fret ferroviaire de prime abord. Du point de vue économique, le fret ferroviaire peine à trouver un équilibre : il n’est pas ou peu rentable. Concernant le bilan de CO2, il n’est pas garanti que celui-ci soit systématiquement meilleur que le mode routier, du fait notamment de l’usage de locomotives diesel et de remplissage de train parfois insuffisant. Globalement le bilan dépendra en particulier :
Pourtant le fret ferroviaire a de nombreux atouts : sûr, il peut permettre en théorie un transport de masse des marchandises efficace et peu émetteur de GES. Toutefois, les conditions de cette efficacité ne sont actuellement pas réunies. La question posée soulèvent aussi en filigrane la problématique des ITE1 . Ces voies constituant les derniers kilomètres entre le RFN (Réseau ferré national) et les entreprises ou ports desservis, origine ou destination de la majorité des flux de marchandises par train, ont vu leur nombre drastiquement chuter, passant de plus de 11000 en 1970 à près de 1400 de nos jours. Or le maintien et l’entretien de ces ITE1(souvent hors RFN, appartenant aux entreprises qu’elles desservent) est un enjeu essentiel, car bien que générant individuellement des volumes parfois relativement faibles, elles alimentent collectivement la majorité des flux de marchandises par voie ferroviaire. Des solutions sont notamment cherchées dans une gestion plus locale et plus souple via des OFP2 et des techniques de maintenance des installations frugales et optimisées au contexte (pour lesquels les référentiels doivent s’adapter). En sachant que dans beaucoup de cas une rénovation est nécessaire afin de retrouver des performances intéressante et réduire les coûts de maintenance. Cependant, seule une approche systémique à la fois locale et nationale peut permettre de relancer le fret et répondre aux attentes sociétales fortes, reflétées par la question de la députée. 1 “Un embranchement particulier (EP), aussi nommé installation terminale embranchée (ITE), est une voie ferrée desservant une entreprise, une usine, un entrepôt, une zone industrielle ou une zone portuaire, à partir d’un réseau ferroviaire principal afin de permettre le transport des marchandises sans rupture de charge. Une partie de l’EP est la propriété de l’entreprise”. 2 “Un OFP est une PME ferroviaire locale assurant du transport de fret de proximité et gérant l’infrastructure de façon déléguée. Ces opérateurs ferroviaires de petite taille constituent une réponse nouvelle au transport de courte distance dans les territoires ou dans les ports.” Liens utiles : |
La gazette du carbone résulte du travail des bénévoles de l'association The Shifters, essentiellement réalisé sur la base de l’expertise du Shift Project.
Son objectif est d'informer sur les opportunités que présente l'arsenal juridique français pour décarboner notre société. Pour réagir au contenu, demander des précisions, proposer des évolutions, contribuer à notre action vers les décideurs, une seule adresse : gazette@theshifters.org !
Vous pouvez également découvrir The Shift Project et devenir membre de l'association. |