La gazette du carbone

Pour un arsenal juridique décarbonant

The Shifters - Les bénévoles du Shift Project

Chaque semaine, nos propositions tirées de l’expertise du Shift Project pour intégrer les enjeux climatiques au débat parlementaire.

2021 | Semaine 43

Dissertation : Financer la relance de l’auto-train ou faciliter l’achat de motos électriques ?
Vous avez 5 heures.
(Et une fois que vous avez terminé, regardez les photos d’auto-trains sur le lien Médiarail, elles sont sublimes !)

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Questions émissions

Questions émissions

en partenariat avec Logo Dixit

Faut-il relancer l'auto-train ?

Question posée par Éric Gold (Sénateur du Puy-de-Dôme - RDSE)

M. Éric Gold appelle l’attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports sur sa position relative à l’auto-train. Cette pratique, qui permet le transport d’une voiture par le train, n’est plus assurée par la SNCF depuis près de deux ans en dépit de son net avantage en termes d’émissions de CO2.(…)

A priori, embarquer des voitures sur un train permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre car le véhicule ne circule pas pour rejoindre sa destination finale.

Cependant, il faut noter qu’un service d’auto-train est très consommateur de ressources humaines et physiques pour un gain très faible. Aussi, un auto-train ne fonctionne que grâce à des installations lourdes en gares et des rames tractées (par une locomotive), qui ont tendance à disparaître au profit d’engins automoteurs plus efficaces.
Selon Médiarail1, « ne vaut-il pas mieux que 160 ménages dans un train de 400m louent à destination 160 autos, plutôt de que transporter 80 autos pour 80 ménages (…)? »

Ne vaudrait-il pas plutôt que les opérateurs de transports – comme la SNCF – proposent un package billet de train + location d’un véhicule à faibles émissions ou électrique à l’arrivée ?

Cela correspond aux propositions faites dans le Plan de transformation de l’économie française du Shift Project (focus sur la mobilité longue distance, en particulier à propos du traitement du dernier kilomètre). Cela permettrait d’offrir un séjour avec une mobilité la plus décarbonée possible sur l’ensemble de la chaîne de déplacement.

Cette proposition pourrait compléter celle du Shift Project indiquant que toute liaison ferroviaire inférieure à 4h30 ne doit pas être concurrencée par une offre ferroviaire.

1 Les trains auto-couchettes de jadis, quel avenir de nos jours?

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Motos électriques : pour une augmentation du bonus écologique

Question posée par Éric Diard (Député du Bouches-du-Rhône - Les Républicains)

Le député Eric Diard (LR) interroge la ministre de la Transition écologique sur l’opportunité de revaloriser le bonus écologique des motos électriques : celui-ci est en effet plafonné à 900 euros lorsque l’aide financière pour l’acquisition d’une voiture électrique peut atteindre 6000 euros. Cet écart paraît disproportionné au vu de l’autonomie, des performances et du tarif élevé des motos électriques, plus proches d’une voiture électrique que d’un scooter.

Pour atteindre les objectifs de réductions des gaz à effet de serre (et de la pollution aux particules fines), il est avant tout nécessaire de réduire le nombre et l’usage des véhicules particuliers. Toutefois, pour les cas où l’usage de ces derniers est indispensable (dans les zones rurales ou à faible densité, par exemple), l’alternative électrique peut se présenter comme une solution intéressante.

La circulation des deux-roues motorisés (motos et cyclomoteurs) ne représente qu’une faible proportion des déplacements : 2 % des déplacements quotidiens et 2 % des distances parcourues. Cela ne signifie pas pour autant qu’elle doit être ignorée, la moto électrique possédant des avantages par rapport à la moto thermique mais également par rapport à la voiture électrique.

En effet, celle-ci présente une consommation unitaire et des émissions (well to wheel, prenant en compte les émissions du cycle d’approvisionnement, de l’extraction à la consommation finale) près de deux fois inférieures à celles de la voiture électrique. Elle émet également moins de particules fines, participe peu à la congestion et consomme moins d’espace de stationnement.

Certes onéreuse, son prix reste également nettement inférieur à celui d’une voiture électrique (15 000 euros contre 48 000 euros en moyenne), ce qui peut la positionner comme une alternative moins coûteuse, en particulier pour les autosolistes (avec toutefois les contraintes de l’acquisition du permis moto, et d’un confort plus réduit).

Au vu des coûts d’acquisition, même subventionnés, il n’y a par ailleurs pas de risque de report modal contre-productif depuis le vélo électrique ou les transports en commun.

Il n’y a donc pas de raison de la priver d’une aide à l’achat vraiment incitative et corrélée au prix d’achat. Le bonus réévalué pourra ainsi stimuler la demande et inciter les constructeurs à étoffer une offre encore relativement pauvre (un des principaux écueils actuels).

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