La gazette du carbonePour un arsenal juridique décarbonant |
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Chaque semaine, nos propositions tirées de l’expertise du Shift Project pour intégrer les enjeux climatiques au débat parlementaire.
2021 | Semaine 42Si si, on vous parle de trains de nuits… mais aussi de pesticides, d’étalement urbain, et on vous présente les rapports du Shift Project en lien avec le plan « France 2030 » du Gouvernement. |
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Contre l'étalement urbain et les pesticides : "Les espaces de transition végétalisés"Question posée par Frédéric Reiss (LR - Bas-Rhin ) Le député Frédéric Reiss interroge la ministre de la transition écologique sur les « espaces de transition végétalisés » dans les zones à urbaniser. Il s’agit d’une nouvelle solution à l’exposition aux pesticides, pour les personnes vivant à proximité d’exploitations agricoles. La protection des personnes exposées aux produits phytosanitaires est aujourd’hui insuffisanteAujourd’hui, les agriculteurs ont une obligation de mettre en place des « zones de non-traitement », qui ne reçoivent pas de produits phytosanitaires nocifs, sur une distance de quelques mètres devant les espaces habités. Cependant cette réglementation, qui repose sur un arrêté du 27 Décembre 2019, est très critiquée. Ces « zones de non traitement » ne sont exigées que devant les logements, mais non devant les bureaux et commerces. Il n’existe donc pas de protection spécifique pour les travailleurs concernés. De plus, les distances à respecter dépendent des cultures et des produits utilisés. Elles sont parfois minimes, de 5 mètres seulement pour les cultures basses comme les légumes ou céréales par exemple. Enfin, dans la réglementation actuelle, seuls les agriculteurs sont responsabilisés et tenus d’assurer une protection des personnes pouvant être exposées à des produits dangereux. Les « espaces de transition végétalisés » : un nouveau dispositif pour responsabiliser les aménageurs et promoteurs immobiliersUn nouveau système de protection contre les pesticides a été débattu lors de l’examen de la loi « Climat et Résilience ». Il s’agit de la mise en place d’espaces de transitions végétalisés dans les nouvelles constructions. Concrètement, le principe est qu’un promoteur qui construit à proximité directe d’une exploitation agricole a la charge d’assurer la protection de son nouvel immeuble. C’est à lui de prévoir en bordure de son bâti des espaces végétalisés, faisant tampon avec les cultures voisines et protégeant les habitants. La loi « Climat et Résilience » a ouvert une porte sur ce sujet, mais ne pose pour l’instant aucune nouvelle obligation. C’est pourquoi le député Frédéric Reiss demande au Gouvernement les moyens de généraliser ce dispositif. Un dispositif technique pour une meilleure protection sanitaire, mais aussi pour lutter contre l’étalement urbainLes espaces de transitions sont un outil pertinent pour améliorer la protection de toutes les personnes, qu’elles résident ou travaillent à proximité de zones d’épandage De plus, ce dispositif présente l’avantage de ralentir indirectement l’étalement urbain. En effet, l’obligation pour les promoteurs immobiliers d’intégrer un espace végétalisé en bordure des constructions limite le nombre de mètres carrés constructibles, donc la rentabilité de leurs projets. Les espaces de transitions végétalisés sont donc aussi une réponse technique à des enjeux environnementaux majeurs. Liens utiles : |
Des trains de nuit... pour tous !Question posée par Bénédicte Taurine (La France insoumise - Ariège ) La députée Bénédicte Taurine interroge le Secrétaire d’État aux Transports sur l’accessibilité financière des futurs trains de nuit aux usagers. Elle s’inquiète de trains de nuit « à deux vitesses » et sur la coordination technique de plusieurs lignes de nuit gérées par des opérateurs différents. Un rapport de la DGITM (Ministère de la Transition écologique) « étude du développement de nouvelles lignes de trains d’équilibre du territoire »1 d’avril 2021 rappelait qu’un report modal vers le train de nuit (en lieu et place de l’avion et de la voiture) permettrait de diminuer de 95% les émissions de CO2 liées à ces déplacements. Au global, sur la base des prévisions de trafic réalisées selon ce même rapport, la mise en œuvre d’un réseau de trains de nuit permettrait une économie de 0,2 à 0,3 million de tonnes de CO2 par an, aux conditions d’émissions actuelles.
Il est important que les trains de nuit ne proposent pas un service unique, mais des services et des prestations variées selon les capacités financières et les volontés de confort de chacun. En résumé, les trains de nuit seront attractifs à condition d’être compétitifs (en prix et en service) face aux cars et avions, pour permettre un report modal. Liens utiles : |
La gazette du carbone résulte du travail des bénévoles de l'association The Shifters, essentiellement réalisé sur la base de l’expertise du Shift Project.
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